Cécile Torterat, formatrice en Ressources Humaines sur le campus Pigier Saint-Quentin-en-Yvelines, met en lumière l’autonomie économique des femmes comme un enjeu clé dans la construction d’une société plus égalitaire.
L'égalité professionnelle Hommes/Femmes
Favoriser l’insertion professionnelle et l’indépendance économique des femmes constitue un enjeu de société majeur, à l’intersection des dimensions sociales, économiques et éthiques. Aucun progrès durable vers l’égalité entre les sexes ne peut être envisagé sans une action déterminée en faveur de l’égalité dans le monde du travail. Cette cause dépasse le cadre des seuls droits des femmes : elle représente également un levier de performance pour les entreprises comme pour les institutions publiques.
L’égalité professionnelle est un pilier essentiel pour bâtir une société plus juste et plus équilibrée. Offrir à chaque femme la possibilité de s’épanouir professionnellement, selon ses compétences et ses ambitions, est une priorité affirmée par les pouvoirs publics.
Depuis 2017, plusieurs réformes législatives ont concrétisé cette volonté. La loi « Avenir professionnel » de septembre 2018 a marqué un tournant en faisant passer l’obligation de moyens en matière d’égalité salariale à une obligation de résultats. Elle a notamment instauré l’Index de l’égalité professionnelle, un outil qui impose aux entreprises de mesurer et publier leurs progrès de manière chiffrée.
La loi de 2019 relative à la transformation de la fonction publique a renforcé les engagements des employeurs publics en matière d’égalité. Elle impose notamment l’élaboration de plans d’action pour l’égalité professionnelle, la mise en place de dispositifs de signalement des violences sexistes et sexuelles, ainsi que des mesures facilitant la conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle.
Dans le prolongement de cette dynamique, la loi du 24 décembre 2021, dite « loi Rixain », fixe des objectifs ambitieux en matière de parité au sein des instances dirigeantes des grandes entreprises. Elle instaure notamment des quotas visant à atteindre 40 % de femmes parmi les cadres dirigeant(e)s d’ici 2030, sous peine de sanctions financières.
L’Index de l’égalité professionnelle : un outil de mesure concret
Mis en place en 2004, le label Égalité professionnelle entre les femmes et les hommes a pour vocation de distinguer les structures, publiques comme privées, qui s’engagent concrètement en faveur de l’égalité dans le monde du travail. C’est à la fois un outil d’évaluation, un levier d’amélioration et une marque de reconnaissance officielle.
Ce label repose sur une démarche structurée, qui accompagne les organisations dans la mise en œuvre d’actions favorisant la mixité, l’équité salariale et la qualité de vie au travail. Il offre une méthodologie permettant de structurer les engagements, d’identifier les points à améliorer, et de faire progresser la culture de l’égalité dans tous les aspects de la vie professionnelle.
L’Index de l’égalité professionnelle est calculé à partir de cinq indicateurs :
- les écarts de salaires,
- les écarts de taux d’augmentations et de promotions,
- les retours de congé maternité,
- la présence des femmes parmi les plus hauts salaires.
Obligatoire pour toutes les entreprises de plus de 50 salarié(e)s, l’Index de l’égalité professionnelle doit être publié chaque année, au plus tard le 1ᵉʳ mars.
En 2024, 77 % des entreprises concernées ont publié leur Index, avec une moyenne nationale de 88 sur 100, en progression par rapport à l’année précédente.
Les entreprises affichant un score inférieur à 75 doivent mettre en œuvre et publier des mesures correctrices. Celles dont la note est inférieure à 85 ont l’obligation de définir des objectifs d’amélioration chiffrés et de les rendre publics.
